Les violences sexistes
dans le cadre scolaire
Dans le milieu scolaire, une fille insultée sur quatre est victime de violence sexiste. On distingue des formes et des fondements d’agression, différenciées selon les sexes : les garçons sont davantage victimes de violences physiques tandis que les filles sont plus sujettes aux agressions verbales.
Une typologie de violence différenciée
Dans un rapport du ministère de l’éducation datant de 2018, on relève que les garçons sont plus souvent auteurs et victimes de violences physiques, alors que les filles déclarent plus souvent être victimes de violences psychologiques.

On remarque également des différences dans les types d'insultes. Les garçons subissent plus souvent des insultes ayant trait à l’origine et à la religion. Les filles sont le plus souvent attaquées sur le fait d’être des filles, sur leur tenue vestimentaire ou par rapport à leur physique : une fille insultée sur quatre subit des injures de nature sexiste contre un sur sept pour les garçons).

L'école produit de la violence symbolique déclenchant chez les enfants qui en souffre violence réactionnelle : ils adoptent des conduites de résistance en tentant d'imposer leur propre rapport de force.

Episode 4 des Cahiers d'Esther, réalisé par Riad Satouf.

L'acceptation de la violence
Au cours d’une enquête de terrain en classe de 6ème, Isabelle Collet, enseignante chercheuse à l’université de Genève, relève que les filles n’imaginent pas que les violences sexistes puissent être perpétrées par des pairs sur d’autres élèves, filles comme garçons.
erreur Des insultes sexistes de la part des garçons telles que «moche» ou «pute» sont régulièrement employées sans que les filles ne les considèrent comme violente car justifiées par l’immaturité des garçon. En revanche, de leur côté, les filles qui se perçoivent plus matures, insultent les garçons principalement de «gros” pour ne pas les blesser, cette insulte étant considérée comme moins violente.

Les filles ont tendance à tolérer davantage les insultes. Ces violences sont banalisées et dédramatisées par les normes de socialisation.

L'acceptation de la violence
Au cours d'entretiens réalisés à la fin de l'enquête d'observation, les garçons présentent «les rumeurs» colportées par les filles comme pouvant engendrer de la violence. Alors que les filles, parlent plus ouvertement de ces rumeurs, les considérant comme «des informations importantes» et non comme de la violence. On retrouve alors l’apprentissage des filles à s’exprimer par la parole et à exposer verbalement leurs ressentis, alors que les garçons se dirigent plus facilement vers la violence physique pour manifester leurs émotions.