Le sport
dans l'éducation
Le domaine du sport est un milieu qui reste très genré, les disciplines sont non mixtes, et certains sport sont encore interdits aux femmes en compétition, c’est le cas de la lutte gréco-romaine ou du canoë par exemple. La raison : Concourir à genoux déformerait le bassin et pourrait engendrer des risques pour de futures grossesses.
La gymnastique rythmique et la natation synchronisée quand à elles n‘existent pas pour les hommes en compétition.
Les différences biologiques entre les hommes et les femmes sont utilisées pour justifier les inégalités dans le domaine du sport. On trouve par exemple sur le site internet de la FFL la description de la lutte féminine (équivalent de la lutte libre pour les hommes) : «La version féminine est une forme de lutte libre adaptée aux spécificités physiologiques et morphologiques des femmes. Le règlement est par conséquent légèrement différent». Et c’est toujours pour des raisons biologiques que l’on justifie la non mixité en sport.

Pourtant l’argument des différences biologiques entre hommes et femmes n’est pas suffisant pour expliquer les écarts de performance. Si l’on cherche à définir les différences morphologiques entre femmes et hommes on se rend compte qu’en réalité il existe plus de différences entre une femme sportive et une femme non sportive qu’entre une femme sportive et un homme sportif. De la même manière il existe plus de différences entre une lanceuse de poids et un cycliste qu’entre un homme et une femme joueuse de tennis.

Le corps construction sociale
Ethnologues, sociologues et historiens se sont efforcés de déconstruire ce corps naturel et biologique en montrant comment la culture et les rapports sociaux façonnent les corps dans leur apparence la manière de se tenir, les attitudes, la façon de s’habiller, les mouvements, de la démarche à la façon de tenir sa fourchette. Les rapports sociaux façonnent aussi morphologie et psychologie (corpulence, émotions, goûts). Enfin le corps est aussi façonné par les représentations (propriétés corporelles valorisées, images publicitaires, etc).

Des sociologues comme Bourdieu ou Mauss ont défini que les rapports sociaux hiérarchiques qu’entretiennent les femmes et les hommes peuvent se lire dans le corps même.
Dans ces caractères physiques qui résultent de la manière d’occuper l’espace, de se mouvoir, de la manière de s’habiller, de s’alimenter. Ils montrent également une éducation qui fragilise le corps des filles, et qui contribue à entretenir un moindre développement physique des filles.

Une éducation au sport différenciée entre les genres
Dans son article : pratiques d’éducation physique et sportive au CP et différences de performances entre filles et garçons, Sylvie Coupey, chercheuse au CNRS, s’intéresse aux facteurs autres que biologiques qui permettent d’expliquer les différences de performances physiques qu’on observe au CP chez les filles et les garçons.

Elle observe qu’en sport filles et garçons n'adhèrent pas aux mêmes activités à cause de leur éducation différenciée. Les filles se retrouvent moins dans les sport collectifs de compétition, et les garçons moins dans la danse, la gymnastique, des sports qui demandent grâce, gestes maîtrisés, souplesse.

un apprentissage inégalitaire
une enquête filmée de cours de badminton montre des différences de comportements des professeur.e.s avec les élèves filles et les élèves garçons. Pour les filles les enseignant.e.s ont plus tendance à les manipuler, à prendre en charge leur action, ils font plus de démonstrations que la fille doit reproduire, les filles sont plus guidées. En revanche pour les garçons les enseignant.e.s emploient plus de repères spatiaux, ils laissent les garçons chercher seul la solution à la tâche, plus de responsabilité et d'initiative leur est laissé. De plus il n’existe pas de réelle mixité entre les filles et les garçons en sport puisque les attentes diffèrent pour les un.es et les autres. Les attentes sont moindres pour les filles, et lorsque l’attente d’un.e enseignant.e est moindre, l’élève à tendance à s’y conformer. Ainsi un.e élève pour qui on aura des attentes fortes en football par exemple aura plus tendance à progresser qu’un.e autre pour qui les attentes seront plus faibles.